mardi 30 mars 2010

{Je n'ai pas peur} de Niccolo Ammaniti


Quatrième de couverture :

"Si on ne partait pas à bicyclette, on restait dans la rue à jouer au foot, au ballon prisonnier, à un deux trois soleil, ou bien sous l'auvent du hangar à glandouiller.
On pouvait faire ce qu'on voulait. Des voitures, il n'en passait pas. Des dangers, il n'y en avait pas. Et les grands restaient cloîtrés à la maison, comme des crapauds qui attendent que baisse la chaleur.
Le temps s'écoulait lentement. A la fin de l'été, on était impatients de retourner à l'école.
Ce matin-là, on s'était mis à parler des cochons de Melichetti."
L'été le plus chaud du siècle. Quatre maisons perdues au milieu de nulle part. Les adultes se terrent le jour et complotent la nuit. Six gamins s'aventurent à bicyclette dans la campagne brûlante. Au coeur de cet océan de blé, il est un secret effrayant, un secret dont la découverte changera à jamais la vie de l'un deux, Michele...

Mon avis :

Voilà un livre que je referme sans savoir si j'ai aimé ou non. Difficile de cette façon d'en faire la chronique et de donner un avis définitif.

Je l'ai lu très rapidement, parce qu'il est court (un peu plus de 200 pages) mais surtout parce que je voulais savoir où l'auteur voulait nous emmener. Je ne suis pas sûre d'avoir saisi le pourquoi du comment et ressort donc mitigée de ma lecture.

L'écriture est spéciale, régulièrement enfantine dans les dialogues, avec des tournures grammaticalement incorrectes. Cela renforce sans aucun doute le fait que le narrateur soit un enfant, on peut donc plus facilement se mettre à son niveau et vivre les évènements à ses côtés. Par contre, ce qui m'a gêné c'est qu'on saute du coq à l'âne d'une phrase à l'autre. Seul un saut de paragraphe et un effort de concentration nous font comprendre que l'on a changé de date, de lieu et d'action. Par moments cela a alourdi ma lecture.

Le personnage principal, Michele est un petit garçon qui cherche un intérêt à sa vie. Aîné d'une famille pauvre du sud de l'Italie, on ne le sent pas heureux. Il lui manque clairement quelque chose, et je pense que c'est cela qui l'entraîne dans ces aventures. Il se cherche une raison d'avancer, de sortir d'un quotidien qui ne lui convient plus. On sent ses peurs à fleur de peau, peur des monstres (comme tout enfant) mais aussi peur de ne pas être aimé et besoin de sentir attendu, désiré.

J'ai trouvé l'intrigue plutôt glauque, je ne m'attendais pas à cela et l'effet de surprise a été réussi. Malheureusement, l'ambiance m'a gênée, certaines scènes m'ont été difficiles à lire, est ce parce que j'avais réussi à me mettre dans la peau de cet enfant ? Peut-être tout simplement n'avais-je pas envie de voir les horreurs que les hommes peuvent faire par moments.

Par contre, la fin m'a carrément déplue. Elle ne m'a pas apporté les réponses que j'attendais. J'ai supposé certaines choses, mais je ne saurais jamais ce qui arrive à certains protagonistes et je trouve ça particulièrement frustrant.

Un avis en demi-teinte donc. Une chose est sûre, je ne garderai pas grand souvenir de ce livre et ne le relirai pas.

{Les grandes espérances du jeune Bedlam} de George Hagen


Quatrième de couverture :

Ni ses origines obscures, ni son enfance passée dans les misérables faubourgs de Londres n'ont entamé l'optimisme de Tom Bedlam. A la mort de sa mère, un mystérieux bienfaiteur offre de payer ses études. Pour un gamin plus habitué à la débrouille et à l'usine, l'occasion est trop belle. Du lugubre pensionnat de Hammer Hall jusqu'aux confins de l'Empire britannique, Tom poursuit son apprentissage de la vie, mais n'en reste pas moins hanté par un passé morcelé. Orages, coups du sort, révélations, l'aventure familiale continue au fil d'existences ballottées par la marche irréversible du siècle...

Mon avis :

Décidément, je n'arrête pas les grands écarts livresques. Ici, pas de monde parallèle, pas de magie, rien de tout ça. Au contraire, on se retrouve bien vite dans le concret et le réel puisque l'on suit l'histoire de Tom, puis de sa famille, à la fin XIXè, début XXè en Angleterre et dans ses provinces.

J'avais peur de me lancer dans cette lecture, sûrement à cause de ses plus de 600 pages et j'avais tort. Sincèrement, je ne pensais pas accrocher autant et passer un aussi bon moment en compagnie de ces personnages pétris de doutes, et paradoxalement de convictions. Ces personnages qui courent tous après la même chose : la réussite et la fuite de ces vies toutes tracées. Chacun à sa manière veut sortir d'un carcan, fuir une famille, un souvenir, s'en sortir, réussir là où ses parents ont échoué...

Il sort de tout cela une galerie de personnages qui pourraient sembler caricaturaux mais qui ne le sont pas si on y regarde de plus près. Effectivement les défauts sont parfois énormes, les bonnes volontés impressionnantes, mais en creusant , on peut trouver des failles ou au contraire une étincelle surprenante qui prouve que tout n'est pas tout blanc ou tout noir.

J'ai particulièrement apprécié Tom, normal puisque c'est le héros, mais ce n'était pas la seule raison. En plus d'être attachant par sa volonté justement de fuir son père et l'exemple qu'il a pu lui donner, il finit par se construire sa vie telle qu'il la voit, fait le maximum pour ceux qu'il aime, reconnait ses erreurs et cherche à avancer par tous les moyens. Ce n'est pas à moi de vous dire s'il réussit dans cette entreprise, même si j'ai ma petite idée, je préfère vous laisser le découvrir par vous même.

En commençant cette lecture, je ne pensais pas être surprise par certaines révélations, et pourtant ce fût le cas. Il faut dire que George Hagen a bien ficelé son affaire, rien ni personne n'est là par hasard, à croire que le monde est petit. Par contre, en arrivant à la fin du livre, cet effet de surprise disparaît, habitué aux tournures qu'aime prendre l'auteur pour nous emmener où il veut. Cela ne gêne en rien, c'est même agréable par moments de se dire qu'on avait deviné.

Le contexte historique - une grande partie du livre se passe lors de la première guerre mondiale - est aussi intéressant. Il est toujours bon de se rappeler, de revivre par mots interposés des moments de notre Histoire et de voir que la vie continuait quand même, et que beaucoup cherchaient à avancer. J'ai envie d'y voir un message d'espoir mêlé de paix, un devoir de souvenir sur fond de romance.

Comme vous l'avez deviné, j'ai aimé, tout simplement aimé, sans raison particulière mais par une accumulation de petites choses qui m'ont poussée à tourner les pages encore et encore, à m'immerger plus profondément dans l'histoire et à me laisser embarquer.

vendredi 19 mars 2010

{L'histoire d'un mariage} d'Andrew Sean Greer


Quatrième de couverture :

Pearlie pense vivre un bonheur paisible. En 1949, à San Fransisco, elle a retrouvé et épousé Holland Cook, son amour d'adolescence. Holland a survécu à la guerre et refuse d'en parler. Une chose est certaine : il n'est plus le même... Le passé ressurgit le jour où un homme d'affaires, Charles Drumer, s'immisce dans la vie du couple et propose à Pearlie un étrange marché.

Mon avis :

Voici un livre qui va être difficile à décrire sans rien dévoiler de l'histoire.

Ce roman est une très belle découverte pour plusieurs raisons.
Tout d'abord le contexte historique, on se trouve plongé ici dans l'Amérique des années 50, alors que la différenciation blancs/noirs est à son apogée, que les Etats-Unis s'enlisent dans la guerre de Corée, et que chacun essaie tant bien que mal de se reconstruire une vie. J'aime ces histoires d'une autre époque, pas forcément si lointaine, mais qui nous replonge dans un passé et dans une Histoire qui a finalement amené le monde là où il est aujourd'hui. Autant je n'aimais pas les cours d'Histoire au lycée, autant je prends toujours beaucoup de plaisir à m'instruire au travers de livres comme celui-ci.

Ajoutons à cela, une écriture et des personnages qui m'ont beaucoup touchée, des rebondissements là où je n'en attendais aucun, des tranches de vie compliquées mais crédibles et vous comprendrez pourquoi ce livre a été une superbe découverte.

Le personnage de Pearlie, que l'on suit sur plusieurs années de sa vie, est plus qu'attachant. Cette petite bonne femme, perdue dans ses sentiments, enlisée dans sa vie, qui voudrait réagir mais ne sait plus trop comment faire m'a beaucoup marquée. J'ai suivi ses hésitations, j'aurais voulu par moments pouvoir l'aider, tellement je me sentais proche de ses doutes. Pas toujours facile de peser le pour ou le contre, de prendre LA décision, celle qui arrangera tout. Je pense qu'on est tous passé par là un jour ou l'autre, et ce livre peut facilement faire l'écho de nos souvenirs.

Les thèmes abordés, même s'ils ne sont pas faciles ne sont pas oppressants. Je ne sais si cela vient du ton, de la narration ou du découpage du livre. Mais là où on aurait facilement pu tomber dans le pathos, on en ressort bouleversé mais dans le bon sens du terme. Comme s'il on avait aussi vécu cette vie, avec ses bons et ses mauvais côtés, mais toujours en croyant en nos choix.

Comme vous avez dû le comprendre, j'ai été très touchée par cette histoire qui m'a émue et surprise. Une très belle découverte que je suis ravie d'avoir faite.

dimanche 7 mars 2010

Tobie Lolness (T.1), de timothée de Fombelle

Quatrième de couverture :
Tobie Lolness ne mesure pas plus d'un millimètre et demi. Il appartient au peuple qui habite le grand chêne depuis la nuit des temps. Parce que son père a refusé de livrer le secret d'une invention révolutionnaire, sa famille a été exilée, emprisonnée, condamnée à mort.
Seul Tobie a pu s'échapper. Mais pour combien de temps ?
Au coeur d'un inoubliable monde miniature, Tobie s’enfuit. Sa vie défile sous forme de flash back au rythme de sa fuite effrénée.

Mon avis :
Waou!! J'ai pris beaucoup beaucoup de plaisir à découvrir l'univers de Tobie Lolness! Dans la digne lignée de Roald Dahl, Timothée de Fombelle a su écrire un livre pour enfants qui plairait aux adultes.
Il a créé un véritable monde, celui de l'arbre et de ses habitants, pas plus hauts que 2 millimètres, et nous suivons avec plaisir, frissons, émotions, les aventures de Tobie, Elisha, Sim, Maïa et bien d'autres...
Tobie le héros est en fuite, et nous découvrons pourquoi à travers les flashbacks qui ponctuent le roman. Il doit fuir les hommes, mais se méfier des charançons, des araignées, des gouttes de pluie... Aux différents niveaux de l'arbre correspondent diverses populations, et Tobie fera donc des rencontres variées et trouvera des amis inattendus et inespérés.
Je vous conseille vivement ce livre, mais attention, j'ai du aller m'acheter le second tome ce matin en catastrophe!!! Je conseille ce livre à vos enfants également, à partir de 10 ans, et vous ne regarderez plus jamais un arbre de la même façon!

Merci pour cette belle découverte et pour tout ce plaisir!

mardi 2 mars 2010

In Tenebris, de Maxime Chattam

Je dois dire que j'ai triché, normalement je devais lire "l'Autre Monde" du même auteur, mais ils ne l'avaient pas à la bibliothèque et je n'avais pas envie de l'acheter, du coup j'ai pris celui-ci!

Quatrième de couverture :
Des dizaines et dizaines de personnes ont disparu à New York dans des circonstances étranges. La moitié d'entre elles n'a pas été retrouvée. Julia, elle, l'a été. Elle est découverte vivante, scalpée dans un parc. Sa photo figure au milieu d'une soixantaine d'autres … Jeune détective à Brooklyn, Annabel O'Donnel prend l'enquête en main, aidée par Joshua Brolin spécialiste des tueurs en série. Quel monstre se cache dans les rues enneigées de New York ? Et si Julia avait raison ? Si c'était le diable lui-même ?

Mon avis :
Bon, je voulais du sang, j'en ai eu!!! Chattam a 26 ans quand il écrit ce livre et ça se sent... Très attiré par tout ce qui est gore, il nous en sert à la louche, que dis-je, à la pelle, mais c'est efficace.
Un peu trop amoureux des métaphores climatiques ("la neige pleure sur la ville", "le vent gronde telle la bouche de l'enfer"...), son style reste néanmoins plaisant, facile à lire et engageant.
L'histoire est glauque et gore, bien prenante, bien torturée, bref, le lecteur en a pour son temps et son argent.
La fin est bien travaillée, je n'ai pas été déçue par le dénouement, l'auteur n'a rien bâclé.

Un bon polar quand on aime le genre, flippant à souhait, je vous le conseille si c'est votre style!
Moi j'ai aimé ce genre de livre à une époque (quand j'avais l'âge de l'auteur, disons) mais avec un peu plus d'expérience de lectrice j'ai vu les facilités à travers les lignes... (mais je suis très difficile c'est vrai!)

Je vais chercher des livres plus récents de Maxime Chattam, car j'ai bien vu tout son potentiel dans "In Tenebris" et j'ai bien envie d'en découvrir plus à son sujet.
Un bon auteur de polars français, ça ne se boude pas!