jeudi 15 avril 2010

Lettre d'une Inconnue, de Stefan Zweig

Quatrième de couverture :
« C’est depuis cette seconde que je t’ai aimé. Je sais que les femmes t’ont souvent dit ce mot, à toi leur enfant gâté. Mais crois-moi, personne ne t’a aimé aussi fort – comme une esclave, comme un chien –, avec autant de dévouement que cet être que j’étais alors et que pour toi je suis restée. Rien sur la terre ne ressemble à l’amour inaperçu d’une enfant retirée dans l’ombre ; cet amour est si désintéressé, si humble, si soumis, si attentif et si passionné que jamais il ne pourra être égalé par l’amour, fait de désir, et, malgré tout, exigeant, d’une femme épanouie. »

Un amour total, passionnel, désintéressé, tapi dans l’ombre, n’attendant rien en retour que de pouvoir le confesser. Une blessure vive, la perte d’un enfant, symbole de cet amour que le temps n’a su effacer ni entamer. L’être aimé objet d’une admiration infinie mais lucide. Une déclaration fanatique, fiévreuse, pleine de tendresse et de folie. La voix d’une femme qui se meurt doucement, sans s’apitoyer sur elle-même, tout entière tournée vers celui qu’elle admire plus que tout. La voix d’une femme qui s’est donnée tout entière à un homme, qui jamais ne l’a reconnue.
Avec Lettre d’une inconnue, Stefan Zweig pousse plus loin encore l’analyse du sentiment amoureux et de ses ravages, en nous offrant un cri déchirant d’une profonde humanité. Ici nulle confusion des sentiments : la passion est absolue, sans concession, si pure qu’elle touche au sublime.

Mon avis :
Alors là je suis bien embêtée... On m'a chanté les louanges de livre, ce bijou littéraire, cette ode à l'amour inconditionnel... et moi, je me suis ennuyée.
Pas ennuyée longtemps, ceci dit, car le livre est très court et se lit d'une traite, puisqu'il s'agit d'une seule et unique lettre.
Mais voilà, je ne me suis pas reconnue dans les sentiments de cette femme, d'abord adolescente, qui tombe amoureuse de son voisin (comme on tombe amoureuse du beau gosse du collège), rêve de lui en secret, et ne s'en remet pas...
Et elle finit enfin par lui écrire sur son lit de mort, non pas pour le culpabiliser, mais un peu quand même!
Voilà, le problème c'est que je me suis mise à la place de l'homme qui reçoit cette lettre (d'une espèce de folle érotomane au fond), et je me sentais légèrement embarrassée en lisant cette épître.

5 commentaires:

XL a dit…

c'est très intéressant ton commentaire : j'aime beaucoup l'écriture de Zweig et aussi que ses textes soient si courts, qu'on en est presque frustré, mais effectivement je n'avais pas vraiment analysé ce sentiment de ne pas adhérer totalement aux idées qu'il développe et qui reposent également sur une sorte de frustration des personnages !!

CookingKitten a dit…

C'est le premier Zweig que je n'aime pas, mais c'est aussi le premier que je lis depuis des années.
Peut-être ai-je perdu entre temps mon âme de jeune fille romantique...

Heclea a dit…

Ca m'a fait le même effet que toi en lisant 24 heures dans la vie d'une femme, tout le monde l'encensait et je n'avais pas eu cette impression d'excellence... peut être grandit-on effectivement trop vite ;)

petits.clous a dit…

Toutes mes félicitations !! Je vais essayer de faire l'envoi avant de partir en vacances !!

petits.clous a dit…

Je viens de m'apercevoir qu'il y a deux ex aequo.... Bravo aussi XL !!