mardi 11 mai 2010

{Les pièges du crépuscule} de Frank Tallis


Quatrième de couverture :

Au début du XXe siècle, à Vienne, le corps d'un moine est découvert devant une des églises de la ville. Le psychiatre Max Liebermann est appelé sur les lieux par son meilleur ami, l'inspecteur Rheinhardt. Il apparaît que la victime, considérée par beaucoup comme un saint homme, était en fait un farouche militant antisémite. Si rapidement les soupçons se portent sur la communauté hassidique, Liebermann cherche une autre vérité à cette pénible affaire. Car pour tous les Juifs de la capitale autrichienne, l'atmosphère se fait de plus en plus lourde, attisée par le maire en personne... Et tandis que la haine grandit, une ombre inquiétante l'accompagne, celle d'une créature de glaise, magique et vengeresse, le golem...

Mon avis :

Encore un auteur à découvrir dans le cadre de mon Circle Challenge ABC. Gabi aurait voulu le faire, elle n'y serait pas arrivé, mes 26 lectures sont quasiment toutes des découvertes.

On part ici dans un policier un peu particulier. Comme tout bon polar qui se respecte, on retrouve des crimes, et une enquête plus ou moins présente. Effectivement, on croise la police, mais ce n'est pas elle le héros de l'histoire, c'est plutôt Max Liebermann, psychiatre de son état, et ami de l'inspecteur de police Rheinhardt.

J'ai été déstabilisée par ce côté enquête sans enquête, à savoir qu'on est au courant des crimes, que la police et Liebermann se posent des questions, mais à côté de ça pas de vraie recherche. Quelques rencontres de potentiels suspects, quelques questions posées, mais pas de suivi très complet comme j'y suis habituée.

Les crimes et l'enquête ne sont que des excuses pour traiter d'un sujet plus douloureux et important... La place des juifs dans la société autrichienne du début du XXè siècle.
Pour se faire, on passe d'un chapitre à l'autre à découvrir la communauté hassidique, rencontrer des chrétiens hauts placés au pouvoir, lire un extrait du journal intime de Max Libermann, suivre deux jeunes femmes juives dans leur aide à leur peuple...
Comme vous le devinez, les personnages sont très nombreux et leurs noms à consonance allemande rende la lecture assez difficile dans le sens où il m'a fallu un bon moment pour savoir qui était quoi, qui était religieux, médecin, au pouvoir ou policier, qui était juif ou chrétien...
Une multitude de personnes toutes différentes, un peu trop à mon goût, j'ai eu l'impression que l'histoire s'éparpillait par moments et que certains passages n'avaient pas de réelles raisons d'être là.

J'ai donc mis un certain temps à rentrer dans cette histoire et à trouver un intérêt à cette recherche de coupables renvoyant sans aucun doute vers la religion. Puis finalement, vers la fin le rythme s'est accéléré, les personnages ont fini par devenir familiers, et je n'étais plus perdue dans une avalanche de contre-histoires sans liens directs.

La dernière partie du livre a donc fait remonter mon jugement qui aurait été bien négatif sinon. L'écriture est agréable et nous plonge sans conteste en Autriche, mais je n'ai pas vraiment réussi à me sentir concernée. Trop d'histoire tue l'histoire, et la multitude de directions dans laquelle part ce roman m'a lassée.
La lecture n'a pas été désagréable, mais elle est passée sans émotions, et sans réelle envie d'en savoir plus. Frank Tallis ne m'a pas convaincue, il faudra que j'essaie un autre de ses romans pour voir si mon impression est confirmée ou non.

En conclusion :

N'hésitez pas à me conseiller des romans de Frank Tallis si vous en avez aimé, je n'aimerais pas rester sur ce semi-échec.

samedi 1 mai 2010

{Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates} de Mary Ann Shaffer & Annie Burrows


Quatrième de couverture :

Janvier 1946. Tandis que Londres se relève douloureusement de la guerre, Juliet, jeune écrivain, cherche un sujet pour son prochain roman. Comment pourrait-elle imaginer que la lettre d'un inconnu, natif de l'île de Guernesey, va le lui fournir ? Au fil de ses échanges avec son nouveau correspondant, Juliet pénètre un monde insoupçonné, délicieusement excentrique ; celui d'un club de lecture au nom étrange inventé pour tromper l'occupant allemand : le "Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates". De lettre en lettre, Juliet découvre l'histoire d'une petite communauté débordante de charme, d'humour, d'humanité. Et puis vient le jour où, à son tour, elle se rend à Guernesey...

Mon avis :

J'ai longtemps hésité à lire Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates. Malgré les nombreuses critiques positives que j'ai pu croiser, j'avais peur que le style épistolaire me dérange. Comme Gabi l'avait mis dans ma liste pour le Circle Challenge ABC 2010, je me suis dit que c'était un signe et j'ai profité d'une lecture commune sur Livraddict pour me sauter le pas.

Comme j'ai été bête de craindre de ne pas accrocher. J'ai au contraire totalement adhéré à ce style qui donne un petit côté vieille école charmant à ce récit.

J'ai adoré découvrir les nombreux personnages au travers de leurs écrits, j'ai trouvé que même si on ne les suivait pas en direct, le fait de les lire leur apportait une plus grande consistance. On appréhende différemment les personnes à l'écrit, et pourtant leurs caractères ressortent particulièrement bien ! Les plus timides le paraissent moins, les excentriques le restent et les idiots sont immédiatement catalogués comme tel.

Une autre de mes craintes étaient de me perdre dans tous ces écrivains en herbe, et encore une fois c'était sans fondement. Après les toutes premières lettres qui permettent de poser le contexte, je n'ai plus eu à me demander qui était qui et quelles étaient ses implications. Tout était limpide et d'une lecture on ne peut plus agréable.

Les personnages sont très attachants, en particulier Elizabeth, qui même si elle n'écrit pas est une pièce clé de ce livre. La voir à travers les yeux des habitants de Guernesey, découvrir ses différentes actions, sa façon d'être, les anecdotes, en ont fait mon personnage préféré. J'ai finalement ressenti pour elle, les mêmes sentiments qu'elle inspirait à Juliet.

Le contexte historique ajoute également un point très positif pour ce livre. J'aime de plus en plus naviguer dans un passé très intéressant quoique douloureux et ainsi imaginer la vie à cette époque. Je pense que c'est le genre de livres à dévorer quand on étudie ces périodes. L'ambiance est tellement bien rendue, qu'on essaie d'imaginer comment on aurait vécu l'occupation sur cette île !

L'anecdote de la fondation du Cercle est très jolie. Quelle bonne idée que de se détendre et s'évader de cette façon quand il ne reste quasiment rien auquel se rattacher. Cela renforce mon idée que les livres sont un réel échappatoire, et permette d'égayer un quotidien (tout du moins pour ma part).

Le seul bémol que je pourrais donner c'est de dire que ce livre est passé trop vite, j'aurais aimé passer plus de temps sur l'île au milieu de ses habitants plus passionnants les uns que les autres.

Une magnifique découverte. Un livre plein de sensibilité et d'émotions avec des personnages si bien décrits, ou si bien écrits devrais-je dire.