mardi 23 novembre 2010

Top blog Wikio

Bonjour tout le monde,

J'ai reçu un mail de Wikio qui nous annonçait que notre blog "Circle Challenge Abc 2010" était en 463ème position du classement Littérature de novembre 2010 !

Alors voici le bouton :

Wikio - Top des blogs - Littérature

jeudi 18 novembre 2010

Informations et poursuite du Circle Challenge ABC

Bonsoir tout le monde,

La fin de l'année arrive et je pense que nous sommes quelques uns à ne pas avoir fini notre liste. Je vous propose donc de continuer en 2011.

J'ai reçu un mail d'une personne qui souhaite aussi participer à l'aventure pour 2011. Comme je n'ai pas le temps de relancer la machine je vous propose que nous fassions une liste pour cette personne. Qu'en dites vous ?
Si vous êtes d'accord, manifestez vous dans les commentaires et je distribuerais à chaque participant une lettre pour trouver un livre à la personne qui souhaite nous rejoindre !!

A très bientôt
nol

mercredi 17 novembre 2010

Edgar Hilsenrath - Fuck America


"Fuck America" d'Edgar Hilsenrath

Date de publication : 1980

Quatrième de couverture :

Tout juste débarqué aux Etats-Unis, Jacob Bronsky erre dans le New York miteux des années 1950, parmi les dodos et les putes. L'Américan Way of Life ? Comprend pas. Le rêve américain ? Encore moins. Enchaînant les jobs minables, Jakob Bronsky n'a que deux obsessions : soulager son sexe et écrire un roman sur son expérience des ghettos juifs. Un futur best-seller à coup sûr !

Situations loufoques. Dialogues déjantés. et humour vache à faire pâlir les bien-pensants. Un OVNI littéraire doué de malin plaisir, qui bouscule la narration et les idées convenues.

Mes impressions :

Fuck America est assez troublant. Raconté à la première personne, Jakob Bronsky nous raconte son histoire au travers d’un récit très direct : survivant juif allemand né en 1926, lui et sa famille arrivent à New-York en 1952… bien après la guerre et a Shoah.
A 27 ans, il en parait 40, et peine à vivre de petits boulots. Solitude, violence quotidienne, débrouille, vie nocturne… ses petits plaisirs tournent autour des sorties au cinéma, des prostituée, d’une bière prise au bar des immigrés… Jusqu’au jour où il commence à écrire un livre, contre la violence et la barbarie, intitulé « Le branleur ». Il faut bien cela pour supporter le ghetto New-Yorkais où il survit…
Tout son rythme de vie va alors tourner autour de l’achèvement de son oeuvre, qui lui permettra peut être de retrouver la mémoire sur ce qui c’est réellement passé lors de la guerre, en Europe…

Je ne sais pas pourquoi, mais ce récit me semblait être plus qu’une fiction… et c’est le cas, puisqu’il s’agit finalement d’un récit extrêmement autobiographique ! Voir ici pour en savoir plus sur Edgar Hilsenrath, mais la trame de l’histoire de Bronsky semble bien être celle de son auteur. D’ailleurs il écrira un livre lors de son passage à New-York, intitulé La nuit.

Côté style, au début ça me faisait beaucoup penser au subversif Portnoy et son complexe d’un Philip Roth, mais en version cocaïnée… et sur la fin au roman sous acide Le loup des steppes de Herman Hesse (qui n’a pas fini de nous traumatiser au boulot, depuis son passage dans la boite du Circle Challenge Pandora).
En fait il y a peu de narration au style indirect, ce qui donne beaucoup de punch à la lecture : beaucoup de conversations, avec des phrases très courtes, très ponctuées… quasiment un style parlé.
Parfois la ligne narrative à suivre s’embrouille, entre la vie rêvée du narrateur, la réalité du récit, la vérité de la vie de l’auteur… enfin c’est loin d’être aussi tordu que dans Le loup des steppes, et surtout, on s’y emmerde moins (enfin le livre se termine quand on commence à se dire que ça pourrait devenir n’importe quoi… :s).
J’ai aussi apprécié quelque chose qu’on voit assez peu dans le travail de mise en page : les changements de tailles de lettres sur certaines phrases pour qu’elles sautent bien au yeux, les paragraphes penchés qui indiquent la dérive… le genre de petit détail qui donnent du tonus au texte, et utilisé avec beaucoup de parcimonie.

Pour la suite :
Pour conclure, un livre que j’ai pris plaisir à lire, et que je recommanderai surement. Après je ne pense pas lire d’autres oeuvres d’Hilsenrath pour le moment… mais à l’occasion, pourquoi pas !

(article publié aussi sur mon blog par là)

Jean-Bernard Pouy - Spinoza encule Hegel


"Spinoza encule Hegel" de Jean-Bernard Pouy

Date de première publication : 1989

Quatrième de couverture :

Moi, Julius,
Commandeur du groupe crash le plus honni par le peuple saumâtre des hégéliens, n'ai que des ennemis.
Et mon pire ennemi, je lui souhaite la pire des choses.
Moral car prévisible.
Quand il sera au bout de mon P38, j'appuierai sur la détente.
Mes bottes de lézard mauve vont tremper dans du sang esthétique.
Normal car spinoziste.

Mes impressions :

[Article initialement écrit sur mon blog début octobre 2010... d'où les références au grèves]

Comment aurais-je pu mieux tomber niveau lecture, en cette période de grève ?
Alors que le trafic de la RATP est un peu congestionné, que les parisiens (et les autres) manifestent, que les affiches prônant la grève illimité fleurissent un peu partout… je me suis plongée dans Spinoza encule Hegel de Jean-Bernard Pouy.

Choc ! Je suis plutôt Hégélienne que Spinoziste (des études en arts plastiques, je ne peut donc pas renier mon attachement à l’esthétique). Je me demandais donc ce qui valait tant de douleurs anales à mon héros de cours de philo !
Il s’agit en fait, à la base, d’une blague potache de l’auteur, racontant de quelle manière aurait pu virer mai 68, si le mouvement c’était vraiment radicalisé.
Les bandes d’extrême-gauche s’organisent (ou plutôt se désorganise…), et se frittent les une contre les autres, un peu en mode Highlander (comme quoi, les temps ont peu changé).

Dans une France à la Mad Max quasi post-apocalyptique, la Fraction Armée Spinoziste et son chef Julius affrontent les Hégéliens, à grand renfort de flingues et de motos. Ils rencontreront amis et ennemis sur leur route, qui resteront ou non sur le macadam…
Du sang, de la drogue, du sexe, du rock’n roll (Sympathy for the devil en leitmotiv !)… le tout dans un univers punk masculin, plein d’énergie et d’autodestruction.

J’ai bien aimé ce petit côté uchronique : imaginer une France livrée au bordel général, où l’Etat et ses symbole ont chuté, où les milices de villes sont gardienne de ces dernières valeurs… et en face les gangs armés politisés ou poétisés, à la fois drôles et sombres.

Un livre sympa, sans prétentions… amoral, mais éthique !

De quoi rêver à ce que pourrait donner une petite révolte contre le pouvoir en place à l’heure actuelle ;)

Pour la suite :

Il y a 3 roman tournant autour de l'histoire de Julius... mais sachant qu'en général, 1) les suites sont bien en dessous des premiers opus et que 2) je me lasse très vite des saga en plusieurs volumes... je me garderai de les ouvrir pour le moment...